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30 juillet 2015

LE CONVIVE

 

 

Mario_mercierTableau de Mario Mercier

Voici un poème de Mario Mercier trouvé dans son livre : le Temple de l'Univers, (1986), qui propose de sortir d'une période de déprime en sept étapes :

  1. pff, je suis né dans un monde mortifère,

  2. j'ai pourtant de beaux rêves

  3. mais je ne suis qu'un peintre, fragile, sans Amour, en colère, isolé, sans amis et à qui rien ne ne réussit

  4. j'invite toutes mes joies naturelles

  5. je les magnifie à l’extrême

  6. il en résulte un enthousiasme formidable

  7. Je débouche sur une nouvelle opinion de moi (majuscule à Convive).

 

LE CONVIVE

 

à Clara, ma mère...

 

Il pleure, chante, rit

soupire et … disparaît.

 

LE CONVIVE

 

Au Banquet de la Vie, j'ai beaucoup mangé

beaucoup bu, beaucoup aimé, beaucoup ri

et beaucoup pleuré aussi

 

Mais qui se souviendra du convive que j'étais

au Banquet de la Vie

 

Revêtu d'une ombre de lumière que l'on dit

s'appeler chair

 

Et si fragile que même l'air du temps la gâte

et la fait tomber en poussière

 

Jadis mon âme s'était égarée sur la planète

Terre où errent ces formes pensives de misère

auxquelles on donne le nom d'hommes

 

Formes de sang bourdonnantes assignées à livrer

aux moulins des cimetières de vives moissons

d'années

 

En ce temps là j'étais un grain mortel

perdu parmi des myriades de grains mortels

 

Attendant la moisissure du temps qui sur tout

coulait sinistrement

 

Et pourtant bien qu'étant fait de rien

je connaissais la portée de mes faims

 

Faims de sources et de vérités

Faims d'étés enchantés et de forêts

hantées par de profonds secrets

 

Faims d'éternité enfin

car je concevais le ciel comme un palais sans fin

aux colonnes de silence

 

Un palais d'amitié où règne le Grand Etre

d'Ether

 

Qui chante dans ses lumières et pleure

dans les pierres

 

Mais je n'étais qu'un faiseur d'images et

avec mes pinceaux trempés dans la sève des nuages

 

Je peignais de mes songes les plumages

et les ramages signés de la signature des orages

 

Je n'avais comme frontière entre moi et mon cri

qu'un peu d'os et de sang, d'artères et de chair

 

Et je n'avais plus gardé de l'Amour

que cette douleur de velours

couleur de tous les jours

 

J'étais en somme une morsure à la courbure

de brûlure

 

Une clôture semée de piquets d'azur

 

Et je fuyais épouvanté les jardins des regrets

où se fanaient les aubes de ceux que j'avais aimés

 

Mes plus beaux domaines se désenchantaient

lorsqu'ils étaient aux libertés du vent livrés

 

Et pourtant j'avais gardé en moi cette terre d'or

Cet éclat de terre que jamais personne n'avait

visité

 

Et là sous un dais d'astres purs avec tous ceux

que j'avais été, que j'étais, et que je serai

 

Nous donnions des fêtes où toutes les Joies

d'une Vie avaient été invitées

 

La Joie de créer au regard d'arc-en-ciel

 

La Joie de chanter à la gorge de lumière modelée

 

La Joie de voir et de comprendre le regard

et le sang tout d'oiseaux blasonnés

 

La Joie de savoir et d'apprendre le corps couvert

de clefs en fils d'or sonore

 

La Joie de prier le front fait de toutes

les poussières des chemins amassées

 

La Joie de combatte et de battre

La Joie d'être sage et sagace

 

La Joie de rêver et de s'abandonner

La Joie de livrer et de délivrer

 

La Joie d'être en bonne santé et de durer

La Joie de ressusciter à tout moment de la journée

 

Et c'est avec toutes ces Joies invitées

filles de moi-même et mères de mes univers

que nous allions danser la ronde de notre

plus bel été

 

Et nous étions tous réunis autour d'une grande

table dressée

 

Où des mets divins avaient été disposés

par les mains sacrées des servantes fées

dont les yeux étaient des vergers pour rêver

 

Sur de longs plateaux d'argent s'étalaient

en friandises adorées

 

Toutes les pensées des cieux émerveillés

que nous avions trouvées avec au cœur

cette formidable soif d'intensité

 

Dans des coupes de diamants murmuraient

des vins dont le parfum jamais ne s'éteint

 

Et sous les rires de tous ceux que j'avais été

de tous ceux que j'étais et que je serai

 

Nous nous enivrions de ce lait tombé du front

des soleils exaltés

 

Ah que mon esprit s'éperde et qu'il devienne

une joie de flammes vives faite de toutes

les flammes qui en ce monde ont dansé

 

Et que mon âme soit le lit sacré de l'espace

et que coule en méandres d'étoiles

 

Cette liberté de lumière qu'on appelle

la Vie

 

Oui

 

Au Banquet de la Vie, j'ai beaucoup mangé

beaucoup bu, beaucoup aimé, beaucoup ri

et beaucoup pleuré aussi

 

Mais qui se souviendra du Convive que j'étais

au Banquet de la Vie

 

Qui

 

Si ce n'est cette Femme dont le nom

plein de mystère ne saurait se taire

et qui est

Poésie

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