Moi qui n'ai pas d'ailes
Même si il est octobre
Et qu’on a changé d’heure
Même si j’ai parcouru
La planète à mains nues
Que j’ai connu des ogres
Aux airs de grands seigneurs
Et appris sur leurs pas
Que vivre est un exploit
Même si j’ai sur le dos
Des citrouilles géantes
Des maisons arborées
Où il fait bon entrer
J’ai vu des ciels si beaux
Que parfois ça me hante
Quand repartent les oies
Encore une fois sans moi
Moi qui n’ai pas d’ailes
Je lorgne les voiles
Et la manivelle
Qui tendra la toile
Dis-moi capitaine
Dis-moi vieux compère
Qu’arrive-t-il aux peines
Qu’on emmène en mer ?
Même si moi mes copains
C’est les meilleurs du monde
Même si y a leurs peintures
Accrochées sur le mur
J’ai mal à quelques-uns
Qui sont partis en trombe
Mais je pleurerai pas !
Ils se foutraient de moi…
Même si j’ai reconstruit
Les châteaux de l’Espagne
Pour y loger les fées
Qui m’ont déshabillé
Même si de ma folie
J’ai fait une compagne
Partenaire de haut vol
De mes jours de traviole
Moi qui n’ai pas d’ailes
Je lorgne les voiles
Et la manivelle
Qui tendra la toile
Dis-moi capitaine
Dis-moi vieux compère
Qu’arrive-t-ils aux peines
Qu’on emmène en mer ?
C’est une poésie de Marion Cousineau, www.marioncousineau.com
dans son livre : je trouverai le titre après, www.editions-mazette.fr
Collage d’Isabelle Carignan, www.isabellecarignan.com